Inspiré par la photographie de Peter Fischli et David Weiss, ce morceau est un véritable exercice d'équilibristes. Les quatre interprètes se sont amusés à traduire les éléments visibles dans l'œuvre et à les chanter dans une autre langue que la leur, soulignant la précarité de l'installation photographiée.
interprètes : Alexandre, Merab, Olga et Karina
* notice de l'œuvre du FRAC Nouvelle-Aquitaine :
Cette photographie est issue de la série Un après-midi tranquille. Elle représente une combinaison d’objets familiers. Photographiés sur un fond neutre, ces objets sont empilés, superposés, dans un équilibre incertain et provisoire, ils « font leur cirque ». Au-delà du caractère énigmatique, burlesque et fortuit de ces assemblages, se dégage une impression de déséquilibre qui contredit avec humour le titre de la série (les après-midi étaient-ils vraiment si tranquilles ?). La tension est palpable et tout semble ne tenir qu’à un fil. L’on est suspendu au bord d’un effondrement imminent, dans cet instant précis avant la chute inévitable. «Chaque objet est en équilibre précaire. Un ballon est posé sur une bouteille, elle-même placée sur une autre. Un souffle et le charme est rompu. Ce ne sont pas les objets qui nous fascinent, mais bien les rapports, les tensions, les incessants mouvements de transfert qui s’opèrent entre chaque élément et qui leur permettent d’affirmer une présence. Le procédé est connu : dans son fameux Laocoon écrit en 1766, Lessing définissait déjà, à propos de la peinture, l’instant précédant l’événement comme le moment de tension maximum, attribuant ainsi au spectateur un rôle d’acteur (“celui qui agit”) qui, jusqu’à aujourd’hui, ne devait jamais se démentir.[1] » Bien que figées par la photographie, ces œuvres jouent sur une variation du temps : le spectateur jongle avec le passé (le processus de fabrication), le présent (la sculpture figée par l’image) et le futur (sa chute à venir). La série "Un après-midi tranquille" préfigure le film réalisé en 1987, Der Lauf der Dinge (Le Cours des choses). Des objets hétéroclites se télescopent, glissent ou basculent en déclenchant un processus reposant sur un enchaînement de cause à effet et constituant le récit. Cette séquence à l’allure « bricolée » et spectaculaire dévoile métaphoriquement le chaos du monde.
Marc-Olivier Wahler, « Peter Fischli, David Weiss, en attendant dimanche », artpress n° 244, mars 1999.↩
** Peter FISCHLI, David WEISS
Sans titre
(Un après-midi tranquille) de la serie Stiller Nachmittag
1985
LoS MUCHoS est un collectif qui occupe son temps à faire parler les gens, à les enregistrer, à plastiquer l’art et à chanter
c'est la partie vivante des projets d'art participatif des éditions N'A QU'1 ŒIL, Bordeaux