Le morceau Je suis là est inspiré de l’œuvre vidéo Cayuco, Sillage Oujda / Melilla - Un bateau disparaît en dessinant une carte de Marcos Avila Forero. Cette vidéo montre, dans le nord du Maroc, les derniers kilomètres parcourus chaque année par des milliers de migrant·e·s
clandestin·e·s africain·e·s désirant gagner l’Europe.
La personne qui a écrit les paroles de ce morceau y a vu un lien direct avec son histoire personnelle. Cet homme a quitté l’Irak en 2015 pour rejoindre l’Europe. Au début du morceau, il évoque les difficultés de son voyage jusqu’en Grèce et la peur de la mort qui ne le quitte pas. Le morceau est ponctué par des voix récitant les noms de chaque pays traversé par cet homme une fois arrivé en Europe. Ces voix témoignent d’un voyage qui n’en finit pas. Le morceau se termine par la phrase « Aujourd’hui je suis là » que l’on pourrait poursuivre en y ajoutant « Et demain où serai-je ? »
La route a été difficile
Comme quelqu’un qui marchait
À pied vers la mort
Le moment passe et le temps est arrêté
J’espère arriver dans un lieu sûr
Les deux jours les plus difficiles de ma vie
Sur un petit bateau en mer
Quand j’arrive en Grèce
Je me sens en sécurité
Après ça, le tour de l’Europe a commencé : Macédoine,
Serbie, Croatie, Slovénie, Autriche, Allemagne,
Danemark, Suède, Islande, Suède, Danemark,
Allemagne, Belgique, France, Suède, France
Je suis parti en 2015
Aujourd’hui je suis là
Notice de l’œuvre :
Cette vidéo montre, dans le nord du Maroc, les derniers kilomètres parcourus chaque année par des milliers de migrants clandestins africains désirant gagner l’Europe. La route relie la frontière (fermée)
avec l’Algérie à l’enclave espagnole de Melilla, située sur la côte méditerranéenne, face à la péninsule ibérique. Pour les besoins de ce projet, Marcos Avila Forero a reproduit en plâtre un «cayuco», une frêle
embarcation de pêcheur utilisée par les réfugiés pour rejoindre l’Andalousie. Dans le film, l’artiste, aidé par deux autres personnes, pousse et tire cette barque, à même le sol, durant plusieurs jours, jusque sur les hauteurs de la montagne de Gourougou où les clandestins s’installent, parfois plus d’une année, attendant le «bon moment » pour franchir la frontière grillagée qui encercle Melilla. Tout au long de ce voyage physiquement éprouvant, le frottement de la
sculpture sur l’asphalte et les gravillons entraîne son usure, et, à mesure de sa disparition, inscrit sur le sol une trace blanche évoquant le sillage d’un bateau. Cette action filmée a été inspirée à l’artiste par ses activités menées au sein de plusieurs organisations de sans-papiers. Avila Forero développe des micro-fictions poétiques qui invitent à réfléchir sur des réalités sociales, géographiques et politiques complexes en lien avec des déplacements de populations.
Né en 1983, vit et travaille entre Paris et Bogotá (Colombie).
Cayuco, Sillage Oujda / Melilla – Un bateau disparaît en dessinant
une carte, 2012
Vidéo HD couleur, sonore,
55’
Collection Frac
Nouvelle-Aquitaine MÉCA
credits
from CHANTONS LA COLLECTION,
released October 12, 2021
réseau AIME, FRAC Nouvelle-Aquitaine et LoS MUCHOS
LoS MUCHoS est un collectif qui occupe son temps à faire parler les gens, à les enregistrer, à plastiquer l’art et à chanter
c'est la partie vivante des projets d'art participatif des éditions N'A QU'1 ŒIL, Bordeaux
